L'Europe revient à ses vieux " démons "

Il n’est pas très difficile de percevoir que l’Europe est imprégnée de sentiments très inamicaux envers Israël. Il n’est pas très difficile non plus de voir, sous les apparences d’une simple absence d’amitié ou d’une simple froideur, bien davantage : une haine qui, le plus souvent, ne dit pas son nom, mais n’en n’est pas moins effective, sournoise, et profondément dangereuse.

La haine européenne envers Israël

Les signes de celle-ci sont si abondants qu’on ne peut tous les énumérer. On les trouve dans la presse et les grands médias audiovisuels, et s’ils ne vont pas toujours jusqu’aux accusations de trafic d’organes diffusées par Aftonbladet, le plus grand quotidien suédois, ils n’en sont pas moins présents sous la forme de mots, de tournures de phrases, d’approches sélectives des faits. On les trouve dans les discours politiques divers où les réactions d’Israël aux agressions sont toujours décrites comme « disproportionnées », où Israël se voit sans cesse sommé de faire davantage de concessions au service du « processus de paix » et où on parle désormais sans circonlocutions de la Judée-Samarie comme d’un « territoire palestinien occupé ». On les trouve dans la justice de plusieurs pays, Belgique, Royaume-Uni, Espagne, où des inculpations de dirigeants politiques et militaires israéliens ont été prononcées ou suggérées. Il n’y a rien d’étonnant, en ces conditions, à ce qu’on les retrouve aussi dans les opinions publiques et à ce que, lorsqu’on demande aux habitants de nombreux pays d’Europe de citer les pays les plus dangereux aujourd’hui sur la planète, Israël se retrouve voisiner avec l’Iran ou la Corée du Nord.
On pourrait voir là les survivances du vieil antisémitisme européen. La mémoire de la Shoah s’estompe en Europe et, avec l’estompage de la mémoire, la conscience de ce que la Shoah a été un immense crime commis en commun au sein de l’Europe s’estompe aussi. Les Européens sont de plus en plus souvent irrités lorsqu’on leur en parle et cèdent désormais fréquemment à la tentation de dire que des milliers de crimes ont eu lieu dans l’histoire et que celui-là n’est qu’un seul parmi tant d’autres. Certains d’entre eux poussent l’irritation jusqu’à sous-entendre que les soldats israéliens se comportent aujourd’hui comme les nazis il y a soixante ans, et l’implication sous-jacente est évidente : si des Juifs au présent se conduisent comme des nazis, c’est que les nazis sont moins coupables qu’on ne le dit, et les Juifs moins victimes que cela n’est suggéré. Le vieil antisémitisme européen n’est pas mort, et il joue son rôle, oui. Mais il n’est pas seul.

Retrouvez la suite de cet article de Guy Millière dans le numéro d’Israel Magazine 110 en le commandant ou en vous abonnant au 00972-(0)8-8671600 ou à andre@israelmagazine.co.il